Aux ateliers populaires

À partir du moment où le premier enfant passe le pas de la porte des Ateliers populaires, c’est un tourbillon très organisé qui se met en place. Ils arrivent, les uns après les autres, dans cette énergie fougueuse de fin d’école. Les boîtes à tartines sont de sortie, les goûters dévorés. C’est qu’il faut prendre des forces avant l’activité psychomot’ ! On va dans la salle dédiée, et Marco et Agathe établissent le rappel des règles. La psychomot’ c’est la liberté totale de mouvement dans la limite du respect du corps des autres. Une fois ce cadre posé, s’en suit est une véritable déflagration. Je suis prise dedans, à éviter un oreiller par-ci et aider pour un plongeon périlleux par-là. Ça court, ça crie, ça grimpe, ça se cache, ça se suspend. Marco et Agathe, tous deux forces tranquilles au milieu de ce bouillon, font redescendre l’énergie en invitant les enfants à ranger ce joyeux bazar ; ils vont aller peindre ailleurs et il faut laisser la place pour l’atelier musique des plus grands. Chez eux aussi, il y a tout autant d’énergie à canaliser. On commence par un jeu, il faut suivre le rythme, écouter ce qui se passe, être alerte. Ils sont bien plus forts que moi à ça ; je me trompe, ils se moquent, on rit joyeusement. Quand ils sortent les instruments, je m’éclipse pour explorer ce lieu labyrinthique. J’ai l’impression que pousser une porte m’emmène à ouvrir un nouveau monde. Les ados font de la cuisine à côté, certains des puzzles et d’autres sont simplement là pour échanger les nouvelles du jour. Comme chaque jour depuis qu’ils sont tout petits. Dans un coin reculé et étrangement calme, il y a la salle des devoirs et celle pour les jeux vidéos. Je me perds un peu pour atterrir finalement dans la salle de peinture, au moment même où les œuvres du jour sont présentées. Chacun partage ce qu’il a ressenti. Je sens une fatigue apaisante chez les enfants car ils se sont exprimés, de corps et d’esprit. Une fois ces lieux dépeuplés, le calme est revenu certes, mais règne encore un flottement de joie.